Mohamed AJDOUR

1-Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

Mohamed AJDOUR, J’ai obtenu mon master en communication de l’entreprise à l’ENCG Settat, puis j’ai rejoint la BMCI en 2011 en tant que chargée de service client. Toutefois, le cadre de la banque ne correspondait pas à ma passion pour la créativité. C’est dans le théâtre que j’ai trouvé un moyen d’exprimer cette créativité : j’ai commencé à écrire mes premiers scripts et dialogues, puis à réaliser des vidéos comiques avec des influenceurs sur mon Instagram @medajdor.

Par la suite, je me suis spécialisée dans les scripts publicitaires. J’ai d’abord été acteur dans des publicités télévisées, puis concepteur publicitaire, avant de devenir conseiller en transformation digitale pour les artistes. En 2017, j’ai décidé de me consacrer pleinement à la communication digitale en intégrant EQUITY, la première agence de communication digitale spécialisée en e-réputation au Maroc.

En 2021, j’ai fondé mon entreprise, L’IMAGE D’OR, une agence spécialisée dans la génération de leads par le biais des réseaux sociaux et du télémarketing.

2-Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir manager ou entrepreneur ?

Ce qui me motive à devenir entrepreneur, c’est avant tout la liberté. Je suis quelqu’un qui s’ennuie rapidement et j’ai besoin de renouveler constamment mon quotidien. Dans le monde salarié, on s’engage à rester au bureau, et l’on est souvent limité par ses tâches et projets. En revanche, l’entrepreneuriat, bien que comportant des risques élevés, m’offre une immense liberté. Chaque étape du développement d’un projet est une occasion d’apprendre. Certes, il y a des défis, des moments de douleur, et parfois même de la dépression, mais c’est moi qui choisis ce chemin. Cela me donne un sentiment profond d’être libre.

3- Quelles sont les expériences qui vous ont le plus influencé dans votre carrière ?

En 2015, j’ai créé une agence de transfert d’argent. Étant donné que ce secteur exige un fonds de roulement significatif, j’ai eu du mal à obtenir les financements nécessaires, malgré un investissement initial considérable. 3 ans plus tard et en 2018, j’ai pris la décision de vendre l’agence, ce qui a entraîné une perte de plus de 350 000 dirhams. Aujourd’hui, mon agence digitale emploie plus de 13 salariés.

L’échec que j’ai vécu en 2018 a été l’un des moments les plus marquants de ma vie. Cependant, j’ai appris à le considérer comme une étape essentielle de mon parcours. Cette expérience m’a enseigné l’importance de tester mes idées et de prévoir les pertes potentielles. Ainsi, j’ai adapté ma mentalité à l’idée que l’échec peut souvent être le prélude à la réussite.

4-Quels sont les principaux défis auxquels vous avez été confronté ? Et comment les avez-vous surmontés ?

L’un des principaux défis auxquels un entrepreneur est confronté est la gestion du fonds de roulement. Cependant, l’essor du digital a bouleversé cette règle. Aujourd’hui, il est possible de démarrer avec un minimum de fonds tout en bénéficiant d’un retour sur investissement plus élevé.

Un autre défi majeur réside dans la gestion des ressources humaines. Il est crucial de savoir coordonner une équipe tout en garantissant un travail de qualité, tout en cultivant un esprit familial au sein de l’entreprise. Pour surmonter ces défis, j’ai mis en place des pratiques de communication ouvertes et des initiatives de renforcement d’équipe.

5- En tant que leader, quelles sont vos perspectives sur l’avenir de votre carrière ou de votre entreprise ?

Dans notre call center, mon défi a toujours été de créer un maximum d’emplois. Je ressens une grande satisfaction lorsque je vois des jeunes diplômés rejoindre notre équipe et bénéficier d’un environnement familial. Mon objectif de dépasser les 100 offres d’emploi reste ambitieux. À chaque fois que je ne parviens pas à franchir le cap des 15 salariés, je prends un moment pour laisser l’équipe se stabiliser, puis je me prépare à accueillir de nouveaux collaborateurs et à les accompagner dans leur intégration.

6- Quel conseil donneriez-vous aux futurs managers ?

Dans le jargon populaire, on parle souvent de nos réussites, ce qui peut donner l’impression qu’il n’existe que des succès. Pourtant, derrière chaque réussite se cachent des centaines d’échecs. Mon conseil aux futurs managers est d’accepter l’échec comme une étape essentielle vers le succès. Certains managers parviennent à réfléchir et à tirer des leçons de leurs échecs, tandis que d’autres peuvent être influencés par leur entourage, qui privilégie des postes stables dans la fonction publique. Il est important de ne pas craindre de prendre des risques pour progresser et trouver sa voie.

Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Septembre 2024

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